Le 4 mai
1891 à Fourmies, c'est le jour des funérailles des victimes du
massacre du 1° mai. Plus
de 30 000 personnes ont suivi les cercueils.
Cet événement marquera
durablement les esprits et ne sera pas sans effet sur la vie politique
française.
Marie Blondeau habillée de blanc et les bras chargés de fleurs
deviendra le symbole de cette journée.
Après ce drame,
l'Internationale socialiste fait du 1° mai un jour de revendication
ouvrière internationale.
Il faudra attendre la fin de la Grande Guerre
et le 28 juin1919 pour qu'au traité de Versailles, l'article 247 adopte
la journée de 8 heures et la semaine de 48 heures et donne comme but à
atteindre, la généralisation de cette mesure à tous les peuples de la
Terre.
Et maintenant ?
En 2012, les travailleurs en sont encore à revendiquer pour
obtenir des miettes de la prospérité sans cesse plus grande
dont une très faible fraction de la population s'enrichit.
On assiste à un retour à l'esclavage, mais cette fois les
esclaves sont des hommes libres contraints à la servitude par
les règles économiques qui leur sont imposées. C'est le temps
des bilans truqués d'un capitalisme désormais sans visage.
La richesse est étalée partout mais il n'y a jamais eu autant
de familles sans abris et de travailleurs pauvres sans gîte et contraints à
mendier pour survivre.
On imagine mal qu'une telle situation puisse durer!
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Tout
a commencé le 1° mai 1886 aux Etats-Unis par la revendication
de la journée de 8 heures. Le 3 mai 1886, une manifestation à
Chicago, se solde par 3 morts parmi les grévistes de la société McCormick Harvester.
Au cours d'une marche de protestation du lendemain, l'explosion
d'une bombe fait 15 morts dans les rangs de la police. Huit
syndicalistes seront jugés: 3 sont condamnés à perpétuité,
et cinq sont pendus sans preuve de leur culpabilité.
Les
"droits acquis" sans cesse contestés dans la
société au nom de l'enrichissement des plus riches, c'est le
prix de la sueur, des larmes et du sang des ouvriers de ce pays
qui n'ont jamais rien obtenu que par la grève, souvent face à
la mitraille et toujours sous la menace et les violences
policières. |
.En
1889, à
Paris, c'est l'Exposition Universelle qui doit célébrer l'anniversaire
de la Révolution Française. La II° internationale se réunit 42
rue Rochechouart. Il est décidé comme objectif, l'obtention de la
journée de 8 heures pour tous les travailleurs.
Il faut se souvenir
qu'à cette époque, l'oisiveté était considérée comme " la
mère de tous les vices" ... pour les travailleurs. La durée
habituelle du travail était alors de 10 à 16 heures ou plus.
Les patrons y veillaient particulièrement, et l'autorité politique n'a
pas pu faire appliquer un décret de 1848 qui limitait la durée du
travail journalier à 10 heures, soit 60 heures hebdomadaires.
Le 20 juin, il est décidé que chaque année, serait organisée une grande manifestation
dans toutes les villes du monde. La date choisie est le 1° mai suivant
le choix des travailleurs qui avaient adopté cette date à St Louis.
1° mai 1891: Le drame de Fourmies- Dans cette petite ville ouvrière,
la population est très active principalement dans la filature et la
verrerie. (bouteilles pour le champagne et verrerie blanche). Les
verriers soufflent encore le verre alors que la soufflerie pneumatique
n'est pas encore généralisée.
Il est décidé une journée de repos pour le 1° mai. Les ouvriers sont
divisés, et le patronat met en garde contre l'anarchie des partisans de
la journée de 8 heures.
Hommage
à Marie Blondeau 18 ans tuée à Fourmies le 1°mai 1891 sous
le beau soleil d'un jour de fête |
La fête et la réunion commencent dans un climat bon enfant de fête de
village malgré la présence des gendarmes. Quelques bousculades et
quelques arrestations ne gâtent pas ce climat un peu chahuteur sur la
place de la manifestation autour des estaminets.
- Le matin, Le lieutenant
de gendarmerie Julien avait déjà fait charger la foule.
- L'armée est appelée en renfort.
- L'après-midi vers 18h25 en ce beau jour du 1°mai 1891, un
ordre est donné par le commandant Chapus de tirer sans sommation pour se
libérer de la foule qui entoure ses hommes :"
feu! feu! feu rapide ! visez le porte-drapeau !
"
Les premières victimes du fameux fusil Lebel nouvellement mis en
service, sont 9 morts et 35 blessés en quelques secondes avec 69 balles.
Il faut comprendre que cette arme
qui a une portée de 2500 m a été utilisée à bout portant au milieu
d'une place qui mesure 58 mètres. Heureusement, beaucoup de ces hommes
ont tiré en l'air !
La liste des victimes suffit à caractériser cette faute du
commandement et le mépris des autorités envers les travailleurs de
cette époque.
Camille Latour âgé de 46 et Emile Ségaux 30 ans qui
ne participaient pas à la manifestation, sont les seuls adultes de
cette tuerie qui n'a touché que des enfants et de tout jeunes ouvriers
dont quatre jeunes filles. Leurs noms ne doivent pas être oubliés; ils restent gravés
en lettres d'or dans le long martyrologe de "la classe
ouvrière" qui doit payer par son sang toute avancée de la
condition humaine.
-Marie Blondeau
-Louise Hublet
-Ernestine Diot
-Félicie Tonnelier
-Kléber Giloteaux
-Charles Leroy |
18 ans
20 ans
17 ans,
16 ans
19 ans
20 ans |
une
balle dans la tête, à bout portant
2 balles au front et une dans l'oreille
une balle dans l'œil droit, une dans le cou, son corps contient
5 balles
une balle dans l'œil gauche et trois autres dans la tête
3 balles dans la poitrine et deux autres dont une à l'épaule
3 balles |
Ne
participaient pas à la manifestation |
-Emile Ségaux
-Gustave Pestiaux
-Emile Cornaille
-Camille Latour |
30
ans
14 ans
11 ans
46 ans |
5
balles
2 balles dans la tête et une à la poitrine
une balle dans le cœur
Présent à la fusillade et choqué, il décédera le lendemain |
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